Autorisation par dérogation de l’utilisation du malathion pour lutter contre le chikungunya en Guyane
Depuis un arrêté du 5 août 2014 , le recours à un insecticide organophosphoré, le malathion, a été autorisé par dérogation en Guyane pour une période de 180 jours afin de lutter contre le chikungunya.
Cette dérogation, accordée pour un produit interdit dans l'Union européenne depuis 2008, défraie la chronique. Elle a fait l’objet d’un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) de mars 2014, lequel évaluait les risques pour l’environnement en ces termes :
« Un risque élevé pour les organismes aquatiques a été identifié, et qui nécessite la mise en place de mesures de gestion limitant l’exposition du compartiment aquatique (limitation de la dérive lors de la pulvérisation). Un risque très élevé a également été identifié pour les abeilles. Concernant les risques vis-à-vis des organismes du sol (ver de terre, arthropodes non-cibles), celui-ci a été considéré comme faible ».
L’arrêté du 5 aout 2014 motive l’utilisation du malathion par « la résistance des moustiques vecteurs de Guyane à l'adulticide deltaméthrine de l'absence de produits adulticides de substitution ». Les ministres ont donc décidé d'autoriser l'insecticide à des fins de lutte antivectorielle pour une durée de 180 jours soit 6 mois, conformément à l'article 55 du règlement modifié n° 528/2012 du 22 mai 2012 dit « règlement biocide ».