[STAGE] Végétalisation de terrains érodés par des plants mycorhizés à Mayotte
[STAGE] Végétalisation de terrains érodés par des plants mycorhizés à Mayotte
Contexte du recrutement et définition de poste :
Contexte :
Mayotte est une île volcanique qui s’est formé entre -8 et -4 millions d’années dans le canal du Mozambique (entre la Tanzanie et Madagascar). Son relief est caractérisé par de fortes pentes. Sous l’effet de la pluie et de la chaleur, la roche volcanique a tendance à évoluer vers des altérites et des isaltérites (altération de type latéritique).
La pratique des cultures sur brûlis (défrichements suivis de brûlis ou d’incendies avant plantation de cultures vivrières) et les pâturages intensifs sur des sols fragiles a conduit à la dégradation des sols et à la création de badlands appelés communément « padzas », très sensibles à l’érosion. Ils sont responsables, pour partie, de l’envasement du lagon. En 2010, une étude sur la typologie forestière relève 1.100 ha de padzas.
Afin d’enrayer l’envasement du lagon, les services forestiers ont depuis longtemps cherché à boiser ces padzas. Après plusieurs années d’essais infructueux avec des espèces locales ou exotiques, l’essai avec des Acacias (A. mangium et A. auriculiformis) a permis d’obtenir une stabilisation des padzas dans certaines situations. 350 ha d’Acacias ont été plantés pendant les années 1990 et 2000 sur les 1.450 ha de padzas initiaux. Une colonisation par des espèces locales est observable dans certaines parcelles boisées en Acacia et des travaux de substitution ont commencé dans les forêts publiques. Cependant, dans les zones ayant été parcourues par un feu, il apparait que l’Acacia est la seule espèce survivante. Sa capacité de résister au feu lui donne les capacités de s’étendre au-delà des zones de plantations initiales.
Objet de l’étude :
Il a été décidé en 2012 d’arrêter le boisement avec des Acacias. Afin de boiser les zones de padzas à forte érosion, le conseil départemental de Mayotte a décidé de mettre en place une expérimentation permettant de mettre au point des itinéraires techniques alternatifs. L’idée est de tester l’utilisation de plants mycorhizés d’espèces locales adaptées aux conditions de sècheresse et d’éclairement du padza.
Une première phase du projet a permis d’isoler des souches mycorhiziennes locales, d’étudier la capacité des espèces pressenties à être mycorhizées et de mettre au point les itinéraires de production de ces espèces en pépinière. Une deuxième phase a été lancée avec la mise en production des plants de deux espèces modèles Mimusops comorensis et Phoenix reclinata afin de tester la réponse des plants mycorhizés et non mycorhizés sur padza. La plantation sur padza est prévue pour le début de la saison des pluies, vers janvier 2019. 8000 plants seront mis en place.
En complément de cette étude, une autre expérimentation chercher à acquérir des connaissances sur un plus grand nombre d’espèces locales (8 espèces) plantées avec ou sans mesures de conservation de l’eau et des sols (apport de compost et/ou mise en place de demi-lunes). Ce type d’expérimentation a pu être mené dans les conditions sèches et sur terrain pauvre dans la zone sahélienne (en particulier au Burkina-Faso). Les 594 plants seront mis en place sur le padza en même temps que les plants mycorhizés.
Détail du stage :
Le but de ce stage est de participer au suivi de la croissance des plants sur padza ainsi qu’aux prélèvements de 540 plants plants lors des campagnes de prélèvement (3 campagnes prévues en mars, juin et septembre). Des données de biomasse et dimensions seront aquises. Le taux de mycorhization sera déterminé par notre partenaire en Allemagne. Les effets de l’espèce, de l’apport d’inoculum, du substrat de croissance, de l’utilisation de substance pour faciliter la mycorhization sur la croissance des plants et le taux de mycorhization seront analysés. Des mesures complémentaires pourront être effectuées en fonction du matériel disponible. Le traitement des données, les analyses statistiques et la rédaction du rapport seront fait par le stagiaire sous la supervision de la responsable de stage.
Il sera encadré par la responsable ONF du projet, détentrice d’une bonne connaissance sur le fonctionnement des plants mycorhizés.
Conditions :
- Organisme d’accueil : Office National des Forêts, Agence Territoriale de Mayotte à Coconi (Mayotte)
- Responsable de stage : Dr Agnès Thongo, responsable aménagement et biodiversité agnes.thongo@onf.fr - 06 39 69 27 66 (heure métropole + 2h, heure Réunion -1h)
- Période de stage souhaité : mars-septembre 2019
- Rémunération : indemnités légales de stage
Profil recherché :
Etudiant/e Université en Master 2 ou en 3eme année d'école d'ingénieur orienté Recherche ou restauration écologique.
Capacité de travailler en plein-air dans des conditions tropicales indispensable
Rigueur, capacité d'analyser des données et capacités rédactionnelles nécessaires.