Le suivi 2021 de la reproduction du Coq-de-roche orange
En 2018, le programme Te Me Um a souhaité renouveler son soutien aux actions du GEPOG (Groupe d’Etude et de Protection des Oiseaux de Guyane) sur le Coq-de-roche orange.
Le micro-projet financé en 2018 consiste en la réalisation d’une nouvelle année de suivi de la population de Coq-de-roche orange de la montagne de Kaw, un suivi engagé en 2008 grâce à un financement Life+ CapDOM et poursuivi tous les deux ans, notamment grâce à un financement Te Me Um en 2017. Les deux objectifs sont d’évaluer l’état de conservation de la population dans et hors du périmètre de la réserve naturelle nationale de Kaw-Roura et d’évaluer le potentiel impact de la fréquentation humaine sur la reproduction du Coq-de-roche.
Le Coq-de-roche orange (Rupicola rupicola) vit dans les secteurs montagneux du Plateau des Guyanes. Les populations sont souvent constituées de petites colonies isolées, localisées au niveau d’abris sous roche, où l’oiseau construit son nid. Cette espèce est intégralement protégée sur l’ensemble de son aire de répartition et classée « vulnérable » à l’échelle régionale. Particulièrement sensible au dérangement et à la déforestation, le développement minier industriel menace directement plusieurs populations. L’écologie, la répartition et la biologie de cet oiseau, très discret en dehors de sa période de reproduction, sont encore mal connues, notamment en Guyane française.
L’ensemble des sites de nidification potentiels du massif de Kaw ont été suivis une fois par mois entre février et mai 2021. Les indices de reproduction (œufs, jeunes) ont été relevés et analysés.
En 2017, le succès reproducteur de la population de Kaw a été mesuré comme étant particulièrement faible (24%), comme en 2012, en lien peut-être avec une pluviométrie plus importante durant ces deux années. En 2021, il a été estimé à 44%, ce qui est toujours faible. Par ailleurs, le succès reproducteur de la population située dans la réserve est plus faible que celui de la population située sur le sentier pédagogique.
Ce micro-projet financé en 2018 mais mené en 2021 suite à un retard lié à un congé et à la crise sanitaire, met en évidence une potentielle décroissance du taux de succès reproducteur du Coq-de-roche sur la Montagne de Kaw au cours des derniers suivis, mais il est très difficile de s’en assurer au vu du faible nombre d’années de suivi réalisées jusqu’à maintenant.
Il est important de réaliser une étude sur une éventuelle fréquentation des sites de reproduction pouvant impacter le succès reproducteur de la population de Kaw. Par ailleurs, l’analyse de l’occupation des grottes et la comparaison du succès reproducteur entre la micropopulation fréquentée et non fréquentée permet de souligner la nécessité de finaliser les prospections sur l’ensemble du massif de Kaw y compris au sein de la réserver naturelle nationale de Kaw-Roura afin de mieux interpréter ces résultats.
La poursuite des suivis de la reproduction est indispensable pour confirmer ou non ces hypothèses et évaluer l’état de la reproduction de l’espèce dans le temps. Des prospections devront également être réalisées sur le massif de Kaw, où de nombreuses zones n’ont pas été étudiées. L’aide des bénévoles de l’association est primordiale pour le bon déroulé des suivis. L’équipe de la réserve de Kaw-Roura a également été formée au suivi et est désormais capable de le réaliser en autonomie.
