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Estimation de la fréquentation des grottes à Coq-de-roche de la Montagne de Kaw

En 2021, le programme TeMeUm a choisi de soutenir le micro-projet de l’association Groupe d’Etude et de Protection des Oiseaux de Guyane (GEPOG).

Ce micro-projet avait pour objectif d’une part d’étudier la reproduction du Coq-de-roche et d’autre part d’évaluer l’impact de la fréquentation humaine sur le succès reproducteur de l’espèce.

Le Coq-de-roche est une espèce d’oiseau emblématique du territoire guyanais. Les mâles se regroupent pour parader à proximité de grottes/abris sous roches nécessaires à la nidification de l’espèce. Sur la Montagne de Kaw, une partie de la population est suivie par le GEPOG depuis 2008. Depuis plusieurs années, des questions se posent sur la fréquentation humaine des grottes et sur son impact sur la reproduction du Coq. En effet, le succès reproducteur de la population a diminué et des traces de passages dans les grottes ont été relevés au cours des suivis. Il a ainsi semblé indispensable au GEPOG de tester des méthodologies d’évaluation de la fréquentation sur ces sites.

Dans le cadre du micro-projet, des pièges photographiques de petite taille ont été achetés et installés aux entrées des grottes et/ou dans les grottes en fonction des conditions de terrain, dans le but de détecter et quantifier les passages humains. Les pièges photos ont été relevé de février à juillet 2022 et les photos analysées. Une évaluation du succès reproducteur a été effectuée parallèlement afin d’identifier une corrélation entre celui-ci et la fréquentation estimée via le matériel photographique.

La seule difficulté majeure rencontrée au cours du micro-projet concerne l’indisponibilité du modèle d’appareil photo choisi lors de la préparation. Lui trouver et commander une alternative a retardé la pose des pièges de quelques mois. De plus, sur les 15 appareils photos achetés, un a présenté des soucis dès son installation. La Réserve naturelle nationale des Marais de Kaw, partenaire du projet, a toutefois mis à disposition un de ses appareils pour assurer les relevés.

Le GEPOG tire ses conclusions de ce suivi de la reproduction 2022 du Coq-de-roche. Tout d’abord, cette étude confirme la nécessité de réaliser les observations entre février et mai ; la période de reproduction étant centrée entre février et avril avec un pic de ponte en février. La tendance à la baisse du succès reproducteur est confirmée une année de plus. En outre, plusieurs grottes suivies ont été visitées pendant la période de reproduction. Même si le nombre de grottes suivies n’est pas assez élevé pour analyser statistiquement les résultats, cette fréquentation humaine des grottes pourrait contribuer à la baisse du succès reproducteur.

En termes de méthodologie, deux points de vigilance ressortent du micro-projet. Pour de futurs suivis, il sera d’une part nécessaire d’améliorer l’étanchéité des pièges photos. D’autre part, une réflexion plus poussée sera à conduire sur le positionnement des pièges au vu de l’expérience acquise.

Finalement, le micro-projet ne s’arrête pas là. En effet, des projets de plus grande ampleur sont envisagés à l’avenir afin de continuer à étudier le Coq-de-roche et son succès reproducteur avec par exemple :

  • L’identification automatisée de nouveaux sites de reproduction via l’étude d’une signature LIDAR
  • La caractérisation des paramètres biotiques et abiotiques des grottes utilisées par l’espèce
  • L’étude des marqueurs génétiques de l’espèce pour identifier la possibilité de réaliser une étude génétique
  • Et, le cas échéant, la réalisation d’une étude génétique des populations via le recours à une thèse.

Rédaction : Alizée Ricardou et Lea Masserey

 

 

 

 

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Le projet en bref

Date :
-
Zone(s) géographique(s) :
Type d'appel à projets :
Micro-projet