Compagnonnage tortues Bourail/ Tetiaroa : Partage de connaissances sur le suivi des tortues marines

En 2024, le programme TeMeUm a soutenu le projet de compagnonnage « Partage de connaissances sur le suivi des tortues marines » entre l’association Bwara Tortue Marine de Nouvelle-Calédonie et l’association Te Mana o te Moana de Polynésie française. Ce projet a pour but de renforcer les liens et les échanges entre ces deux associations qui protègent les tortues marines et leurs sites de ponte dans le Pacifique Sud.

L’association Bwara Tortue Marine se consacre à la protection des tortues et notamment à la surveillance scientifique des pontes sur la plage de la Roche percée à Bourail, un site de nidification majeur de Nouvelle Calédonie. Pendant cinq mois chaque année, elle collecte des données précieuses sur les pontes et les émergences. Pour réduire la pollution lumineuse qui perturbe les tortues, Bwara a aussi engagé un projet de reboisement du haut de plage. 

Ce compagnonnage avait comme objectif principal d’échanger sur les méthodes de suivi scientifique des pontes et émergences, de comparer les données collectées par les deux associations, ainsi que de revoir ensemble le protocole de manipulation des nids — manipulation qui, pour cette espèce protégée (tortue verte, Chelonia mydas), s’effectue uniquement lors de l’identification, du creusage et de l’inventaire des nids ayant émergé, ainsi que pour le comptage des œufs éclos et l’analyse des œufs non éclos, dans le strict cadre des protocoles de suivi scientifique pour la conservation de l’espèce — et la surveillance des plages face à l’érosion et à la végétation.

Le projet s’est concrétisé par le déplacement d’un professionnel de l’association Bwara en Polynésie. Il a ainsi pu rencontrer l’équipe de Te Mana o te Moana, visiter le centre de soin des tortues à Faaa, et participer activement aux missions sur le terrain. Il a par exemple pris part aux rondes nocturnes sur les motus (îlots) pour observer la ponte des tortues vertes, collectant des mesures, des photos, des prélèvements génétiques et géolocalisant les nids. 

Ce compagnonnage a permis de créer des liens solides et durables entre les deux associations. Les membres ont aussi pu découvrir deux espèces différentes de tortues dans des environnements variés, ce qui enrichit leur compréhension et leurs pratiques de conservation.

Sur le long terme, cet échange doit permettre un suivi rapproché des observations et des résultats, un partage des données, une amélioration continue des protocoles, et la création d’un réseau commun de bénévoles.